Assassinats, kidnapping : la fois de trop pour les karanas de Madagascar
Ces journaux malgaches ont la même Une ces derniers jours : un jeune de 16 ans, élève en 1ère STMG s’est fait kidnapper à Antananarivo, alors qu’il attendait le bus scolaire. Les kidnappings de jeunes d’origine indienne sont devenus monnaie courante à Madagascar et ces dernières années, des dizaines de familles d’origine indienne ont subi un rapt, demandes de rançons, des meurtres, assassinats…
Cette fois, c’est la fois de trop
La plupart sont de nationalité malgache, certains sont français mais tous sont nés et vivent à Madagascar depuis quatre à cinq générations. Si cette toute petite minorité (0.10% de la population malgache) est si visible, c’est parce qu’elle représente à elle seule un tiers du PIB du pays. L’insécurité à Madagascar s’est accrue depuis les événements politiques de 2009 mais les communautés issues de l’immigration sont prises pour cible et régulièrement menacées.
Le meurtre d’un jeune en août dernier avait déjà suscité l’indignation mais cette semaine, des voix se font entendre. Deux assassinats la même semaine. Un kidnapping de plus. Et les langues se délient, la colère gronde. De plus en plus fort. Des magasins sont fermés, des manifestations sont organisées dans les lycées français de Madagascar (Antananarivo et Toamasina) pour dénoncer ce déferlement de violence et l’insécurité qui règne aujourd’hui à Madagascar.
Appels à la mobilisation
Les messages de soutien aux familles se multiplient sur les réseaux sociaux et une pétition est même lancée pour interpeller le Président de la République. L’auteur de la pétition, Fakrou Akbaraly , dénonce les crimes commis à l’encontre des populations d’origine étrangère – indienne mais aussi européenne.
Des faits similaires, nombreux, se sont déjà produits dans plusieurs grandes villes du pays :
– une jeune femme indienne a été abattue d’une balle par des voleurs à la tire à Tamatave
– des religieuses agressées sauvagement ainsi qu’une volontaire allemande ayant subi des sévices criminels dans la ville d’Antsirabe
Le jeune de 16 ans étant de nationalité française, la presse internationale dont le Figaro, s’est aussi emparée de l’affaire. Jean Hervé Fraslin, le vice-président du Conseil consulaire des Français de Madagascar et Administrateur de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) a lancé un appel fort à la mobilisation dans un statut Facebook posté il y a deux jours et relayé en masse sur les réseaux sociaux.
Pour l’instant, toujours aucune nouvelle du jeune kidnappé voilà deux jours… Affaire à suivre.
Commentaires