Arva FAJELE ABASSE

5 choses que j’aurais aimé savoir à 20 ans

J’ai bientôt 25 ans – fameux quart de siècle, quelle pression. Je vous reviens comme une fleur alors que n’avais plus publié un mot depuis plus de deux ans. Et pourtant, ce n’étaient pas les choses à raconter qui manquaient. Les 5 dernières années ont été les années les plus intenses de ma vie, et je pense que c’est loin d’être terminé. En résumé : des hauts très très hauts et des bas vraiment très bas… Mais je vous laisse lire la suite pour mieux comprendre.

Voici ma lettre à moi-même et les 5 choses que j’aurais aimé qu’on me dise quand j’ai eu 20 ans.


Salut toi.

Tu as 20 ans aujourd’hui. Tu n’as pas besoin d’entendre ça tout de suite, parce que tu vis un gros chagrin en ce moment, mais ta vie va être de plus en plus compliquée et tout aussi incroyable. (Eh oui, des fois, c’est quand même sympa la vie d’adulte.)

1

Tu vas bientôt réaliser que tout est éphémère. Oui, tes tristesses, mais aussi parfois tes joies, les relations que tu crées, les émotions que tu ressens, les états d’euphorie, de dépression, et même la liberté de sortir au parc (tu verras en 2020)… Tout finit toujours par faner, s’évanouir, disparaître, ou mourir. Les fruits pourrissent, les fleurs fanent, les personnes auxquelles tu tiens peuvent s’en aller, mourir… Ne prends jamais rien pour acquis et travaille à garder ceux que tu veux autour de toi aussi longtemps que tu peux.

Les jolies choses se gardent tout près de toi et se protègent.


2

Tu vas aussi habiter à l’autre bout du monde (eh oui encore un autre côté du monde), tu vas même voyager dans plus de dix pays dans la même année en 2019 ! Et donc, ces prochaines années, tu vas rencontrer beaucoup de gens d’univers différents. Tu vas rire, pleurer, apprendre, parler, et aimer dans des langues différentes. Tu vas vite comprendre qu’on est tous exactement perdus de la même façon. Comme toi, chacun essaie de se frayer un chemin vers le bonheur. Tout le monde a des petites voix désespérées, des failles, ses blessures et chacun essaie comme il peut, d’arriver là où il veut.

Sois indulgente, personne n’est parfait. Personne ne peut l’être, mais toi non plus : accepte-le.


3

La seule limite vraiment définitive est celle que tu t’imposes à toi-même. Tu peux tout faire, tout entreprendre, voir en grand, faire l’artiste, l’écrivain, l’entrepreneuse et tout ça à la fois. Personne d’autre ne peut te convaincre de ton potentiel si tu ne le vois pas toi-même. Tu vas me traiter de cliché américain mais crois en tes rêves, pars à l’autre bout du monde, bats-toi pour ce que tu veux, travaille dur et il n’y aura aucune limite. Tu vas passer à la télé, à la radio, on va t’entendre, on va te lire dans tellement d’endroits dans le monde… N’aie plus peur de personne, tu vaux autant que tu veux bien te le dire.

Crois en toi. Tes rêves n’attendent que toi pour exister. Plus que jamais, tu peux faire de grandes choses.


4

Tu n’es pas parfaite, tu fais des erreurs et tu en feras bien d’autres, évidemment, mais tout n’est pas de ta faute, tu ne peux pas tout contrôler et tu ne peux pas retenir tout le monde. Prends soin de toi, personne ne vit à ta place, personne ne te connaît plus que toi-même et personne ne pourra te guérir si tu ne t’aides pas. Le reste du monde a une vie à vivre, que tu aies mal ou non. A la fin, il ne restera que toi et ta santé mentale, dans l’état où tu l’auras laissée.

Prends soin de toi, ne dépends que de toi-même. Ceux qui pourront rester, resteront autour de toi, et ça te suffira.


5

En 2020, tu vas comprendre que rien n’est plus important que l’attention qu’on porte les uns aux autres. Tu vas le réaliser quand tu ne pourras plus sortir de chez toi et que l’incertitude va être partout au moment où on l’attendait le moins. Tout deviendra superflu : notre routine insensée, notre travail, notre CV à rallonge, les relations qu’on s’efforce d’avoir…
En 2020, tu vas te recentrer sur ce qui est important. L’amour. Le pardon. Le changement que tu veux voir dans ta vie, mais surtout dans le monde. Les valeurs, les principes, le devoir. Les luttes qu’il (te) reste à mener.

C’est le début du reste de ta vie, et ça promet !


(Voilà. Je viens d’écrire ça d’un trait.
J’espère que vous aimez toujours me lire.
Merci à ceux qui lisent toujours jusqu’en bas 😉)

Je finirai par ceci :

Si je devais recommencer ma vie;
je n’y voudrais rien changer;
seulement j’ouvrirais un peu plus grand les yeux.

Jules Renard, Journal


5 choses à savoir avant d’aller en Chine

Déjà un mois que je suis installée en Chine ! Voici les premières choses qui m’ont étonnée ici et qui sont utiles à savoir quand on arrive dans l’Empire du Milieu.

Préambule : installez dès maintenant un dictionnaire de conversation sur votre smartphone. Personne ne parle anglais. Cela étant fait, passons aux choses sérieuses.

1- Par la modernité, vous serez subjugués

Qu’est-ce que ça brille ! La modernité, la propreté permanente des grandes villes, on se demande même comment c’est possible avec tout ce monde. Les files d’attente disparaissent dans les aéroports, et le tout avec le sourire… La Chine est un pays qui se développe à la vitesse de l’éclair. Si comme moi, vous vous attendez à un pays comme l’Inde, vous êtes à des années lumières de ce que la Chine est vraiment.

Des centres commerciaux scintillants partout, des boulevards larges comme quatre fois ceux de Paris, décoration kitsch partout… Bref, les villes chinoises, c’est tout un monde. Il faut ensuite aller explorer la Chine rurale pour comprendre les contrastes du pays !

2- A pied, vous vous déplacerez

En Chine, il n’y a pas moyen de conduire à moins d’avoir un permis chinois. Et c’est peut-être pour le mieux… Les priorités en Chine ne sont pas les mêmes : les gros camions passent généralement en premier. Alors même à pied ou à vélo, faites attention, et pour traverser la route,  »regardez bien à droite et à gauche ». Ne prenez surtout pas ce conseil à la légère, il y a moyen de se faire renverser à tous les coins de rue ! Et d’ailleurs, tout le monde klaxonne très fort, pour tout et rien, vos tympans devront s’y faire !

Le meilleur rapport qualité/prudence/prix reste le bus : s’il faut un peu de gymnastique de cerveau pour comprendre les noms des stations et se repérer en ville, une fois qu’on a pris le bus une ou deux fois, on se rend compte de l’efficacité des transports chinois ! Et on est bien content d’avoir trouvé.

Les taxis sont extrêmement faciles à trouver et bon marché : pensez juste à noter l’adresse en chinois.

A pied, s’il n’y a pas de passage piéton, attendez un répit de circulation… Et foncez !!!

3- Du XXL vous porterez

Si vous avez déjà acheté sur des sites de vêtements chinois, vous avez peut-être été déjà surpris par la taille de vos achats. Quand vous achetez un vêtement en Chine, faites bien attention aux tailles indiquées et ne vous référez surtout pas aux systèmes de mesure occidentaux. Faisant du 36 (ou S) en France, il m’est arrivé d’acheter du XXL ici ! Alors un conseil : mesurez-vous et connaissez vos mensurations. Le bon vieux mètre-ruban ne se trompe jamais et beaucoup de sites chinois ont des indications en centimètres pour leurs produits.

Ah et si vous faites plus de 39 en pointure de chaussures… Amenez de bonnes chaussures solides, pour tout le temps de votre séjour, vous ne trouverez pas chaussure à votre pied ici.

4- De la viande , vous mangerez

C’est sûrement le pays le moins végétarien du monde. Pour moi, impossible de trouver un plat sans viande les premiers jours dans les restaurants et dans les rues. Le problème est que certains Chinois trouvent presque aberrant de ne pas manger d’animaux. Ils ne parviennent pas à comprendre pourquoi ce choix, et la barrière de la langue n’aidant pas, ça donne beaucoup de dialogues sans fin.

Viande rouge, blanche, poissons… Si vous aimez ça, vous ne serez pas déçus. La nourriture préparée dans les restaurants et les stands dans la rue sont extrêmement bon marché en Chine : parfois, cuisiner revient même plus cher !

Il n’y a que très peu de choses qui ne contiennent pas de protéines animales. (Végétaliens, vous avez intérêt à savoir cuisiner.) Et d’ailleurs, interdiction formelle de boire l’eau courante. Et évitez les glaçons dans vos boissons si vous ne voulez pas être malade, conseil de Chups !

5- Des applications, vous installerez

C’est sans conteste la chose à laquelle je m’attendais le moins en mettant le pied ici. Impossible de bouger sans smartphone en Chine. Si vous restez plus d’un mois, ça vaut peut-être le coup d’investir dans un bon forfait internet local et installer quelques applications dont vous n’avez sûrement jamais entendu parler.

Première étape : installez WeChat. Cette application mérite un article à elle seule. Mais retenez une chose : sans WeChat, impossible de survivre en Chine. Payer, socialiser, s’informer, communiquer… Bref WeChat c’est une des deux applis indispensables en Chine. La deuxième étant Alipay. Alipay permet de payer directement grâce à votre téléphone : fini les liasses de cash et les pièces qui tombent par terre, la Chine est sans conteste LE pays du paiement mobile. Par contre, pour ça, il vous faut un compte bancaire chinois et pour l’ouvrir… Bonne chance !

Vous aurez aussi probablement besoin de Didi (le Uber local) et Ctrip pour les réservations de trains et d’avion.


J’ai visité : Xitang Water Town

Xitang est un village d’eau avec une histoire de plus de mille ans situé dans la ville de Jiaxing. C’est l’un des plus beaux endroits que j’ai vus en Chine jusque maintenant.

En arrivant à Xitang, j’ai tout de suite été séduite : ponts, canaux, échoppes, bateaux et de petites rues étroites pleines de surprises. La Chine  »typique » que j’avais cherchée partout à mon arrivée. Je pense que Xitang est un incontournable si vous êtes du côté de Shanghaï (même pour quelques jours).

 

Wonderful place and beautiful people ! 😍

Une publication partagée par Arva Fajele Abasse (Chups) (@chupsarva) le

Je pense que l’idéal est d’y rester un jour et une nuit pour pouvoir profiter des parcs dans la journée et pour pouvoir apprécier l’architecture éclairée par les lanternes le soir. Et si vous pouvez choisir, allez-y au printemps !

Xitang Water Town
Xitang Water Town

(Attention, les rues sont bondées le weekend, faites attention à ne pas tomber dans l’eau !)

Xitang Water Town
Xitang Water Town

Vous voulez y aller ?

Ce que je vous conseille :

  • faire une balade en bateau : ce n’est vraiment pas cher (moins de 3 euros) et ça permet d’avoir une vue d’ensemble sur tout le village,
  • goûter à tout  (j’ai mangé des scorpions :o),
  • vous aventurer dans les petites rues où personne ne va !

Xitang Water Town
Xitang Water Town

 


J’ai visité : Cicheng Ancient Town

Situé à 40 minutes de bus de Ningbo, Cicheng Ancient Town est un lieu connu pour être l’un des villages les mieux préservés de la Chine du Sud-Est. Après plus de 400 ans d’ancienneté, la petite ville à gardé tout son cachet d’antan.

Panorama de l’entrée de Cicheng

Si vous êtes du côté de Ningbo et que vous êtes passionné d’arts et d’histoire, ça vaut peut-être le coup de vous échapper de la ville durant une journée pour visiter Cicheng. J’ai adoré cette première plongée dans la Chine rurale. Le contraste avec le gigantisme des villes est extrêmement agréable.

Le pays regorge d’Ancient towns comme Cicheng, mais ça ne vaut peut-être pas le coup d’y aller si vous n’êtes pas déjà à Ningbo. L’architecture est magnifique mais attention à ce qui est vendu comme étant de l’architecture millénaire… Car le village est un méli-mélo de bâtiments réellement anciens et beaucoup d’autres reconstruits récemment dans le  »style traditionnel ».

Panorama autour du Musée des poteries

A ne pas rater :

Le village est réputé pour son artisanat et les savoir-faire centenaires qui s’y trouvent. Poteries, peintures, sculptures, tissages… Les nombreux musées au sein de la ville vous plongent dans la Chine rurale d’il y a 2000 ans.

Une architecture vieille de plus de 2000 ans
Une architecture vieille de plus de 2000 ans

Vous voulez y aller ?

Si vous voulez visiter Cicheng, je vous conseille de jeter un coup d’œil à ce site en anglais, qui vous sera très utile pour vous repérer et mieux organiser votre journée sur place. https://en.cicheng.org/default.shtml

Vase ancien décoré de cobalt cuit
Vase ancien décoré de cobalt cuit

A faire :

  • Confucian Temple
  • County Examination House
  • Qing Taoist Temple
  • Town God’s Temple
  • The Residence of Jiadi and Fuqing


Semaine 1 et 2 à Ningbo : pour le choc culturel, on repassera !

Université de Nottingham Ningbo. 25/02/2018 – 13/03/2018

Voici enfin le récit de mes premiers instants. Posons le cadre, suivez-moi.

L’atterrissage

Il est 7h30 du matin à l’aéroport de Shanghai, encore minuit dans ma tête et ça ne fait que commencer. Mais à partir de là, tout est allé extrêmement vite. L’arrivée à Ningbo vers 15h, le check-in de l’appartement à 16h30, premier dîner à la cantine du campus, premier jour d’intégration le lendemain à 8h. Oui, ça pique, mais après 30 heures de non-sommeil, j’avais quand même bien dormi, malgré le décalage. Et ensuite, 24h plus tard, le début du semestre à l’université, et aujourd’hui, alors que je finis d’écrire ce billet, ça fait déjà plus de deux semaines. Comment vous dire que ce fut… Rapide.

 

L’appartement

Première découverte : l’appartement. Dès l’arrivée sur le campus, il a fallu attendre le check-in puis s’installer. Et le premier soir, ce fut toute une histoire.

Avant de partir, j’avais réservé une chambre dans une collocation dans un des trois buildings réservés au étudiants internationaux*. Je m’attendais à habiter avec des Français, ou alors des personnes arrivées en même temps que moi et que j’avais croisées à l’aéroport… Mais, à mon grand désespoir, non. Les placements étaient par nationalité, et non pas par Université d’origine. Evidemment, il n’y avait pas d’appartement avec d’autres malgaches dans le building. Et pire, la dame qui plaçait les gens dans les différentes chambres, ne savait pas tellement où me mettre puisqu’elle ne connaissait pas le pays.

Finalement, je me suis retrouvée dans un appartement avec trois indonésiennes. Mais ce soir-là, je n’étais pas encore au courant puisque, à mon arrivée dans l’appartement, outre le froid glacial du lieu, il n’y avait personne. Pas de chauffage, pas d’eau chaude (enfin si, mais évidemment personne ne t’a expliqué le système pour activer l’eau chaude), personne pour me guider, 100% d’humidité dans l’air, -2° dans la chambre, pas de chaussons aux pieds. Cette première nuit, c’était un peu Koh-Lanta.

Logements sur le campus
Logements sur le campus

Le campus

L’Université de Nottingham s’est fait un petit kiff : le campus de Ningbo est une réplique exacte du campus original de l’Université, situé à Nottingham, au Royaume-Uni. Plus occidental, tu ne peux pas. D’où ma surprise, puis ma déception, moi qui m’attendais au choc culturel…

Un campus, un peu une ville dans la ville. Tu habites, manges, dors, étudies, fais tes courses au même endroit. Aucune raison de sortir, si ce n’est aller faire la fête à Lao Waitan (c’est  »the place to be », un quartier emblématique de la nuit à Ningbo).

Lao Waitan, Ningbo
Lao Waitan, Ningbo

Immeubles impressionnants de modernité et de confort, j’étais presque déçue. 4 cantines avec des centaines de type de nourriture, plusieurs terrains et salles de sport, une bibliothèque sur 3 étages… Bref, tout le confort du monde pour les étudiants chinois et internationaux qui peuvent se permettre de payer l’Université et d’habiter là.

Université de Nottingham Ningbo Chine
Trent Building, Université de Nottingham Ningbo Chine

Ningbo

Ningbo est la ville la plus propre et presque la plus développée que j’aie vue. Ce n’est pas exactement ce à quoi je m’attendais et j’ai hâte de voyager un peu plus pour voir les contrastes de ce pays. L’extrême modernité des habitudes des Chinois ici me passionne : paiements mobiles partout, des applications pour tous les services possibles et imaginables, un goût certain pour la mode et des produits et équipements qui n’ont rien à envier aux marques occidentales… Bref, Ningbo demande à elle seule un autre billet, mais je n’ai pas tellement les mots pour décrire à quel point j’avais tort dans l’image que je me faisais de ce pays. Je vous tiendrai au courant, vous verrez avec moi.

Wanda Plazza, de nuit.
Wanda Plazza, de nuit.


*3 buildings sur 22 je crois, sont réservés aux internationaux. Les conditions de vie des locaux ne sont pas les mêmes que celles des étudiants internationaux ici. Le prix non plus.
J’essaie de creuser un peu le sujet, mais diplomatiquement. Je vous tiens au courant. De toute façon, je vous ferai un billet sur le fonctionnement et l’histoire de cette Université en Chine, vous comprendrez mieux.