Arva FAJELE ABASSE

Je n’aime pas les départs

Bordeaux, 14/02/2018 – Départ J-10

Je n’aime pas les départs.

J-10. Je n’aime pas les départs. Je déteste dire « au revoir ». Et pourtant, ça fait déjà pas mal d' »au revoir » passés. On fait ça étape par étape. Les uns après les autres. Au revoir, on se revoit vite, à très vite, amuse toi, tu vas t’éclater, tu nous écriras ? C’est rien, cinq mois. C’est rien du tout. Et pourtant, j’ai l’impression que je quitte tout le monde pour toujours.

Je déteste avoir à dire « au revoir ». C’est triste les départs. Ce sont des gens que tu vois tous les jours que tu ne vois plus. Et ces gens que tu aimes, que tu quittes pour en voir d’autres que tu ne connais pas encore. Et vous me connaissez, moi et les gens, c’est une longue histoire.

Je déteste les « au revoir », et pourtant, cette fois, au revoir rime avec aventures à venir et un pays magnifique à découvrir. Ne pas se plaindre. Cueillir le jour, vivre l’instant, tout ça, et espérer que tout ira bien. Et puis t’inquiète pas, ça passe vite, cinq mois, ça passe très vite. 

Et puis c’est les montagnes russes dans ma tête. Un coup, je trépigne d’impatience, monter dans un avion, partir loin, très loin d’ici… Et ça tombe bien, ça arrive ! Vite, faire ma valise, vite tout prévoir, tout écrire, tout préparer… Et puis, deux heures plus tard, le drame. Pourquoi se faire tant de mal ? Pourquoi la Chine ? Et puis, t’en as pas assez eu des chocs culturels ?  

Et puis je crois, que là tout de suite, alors que je ne suis même pas encore partie, ce que je préfère dans les départs, ce sont les retrouvailles.


Eh d’ailleurs, c’est la Saint-Valentin ! <3
Sur ce blog, il y a des histoires qui finissent mal. Et d’autres qui finissent bien aussi. Vous choisissez, c’est cadeau.  


Départ pour Ningbo, en Chine : J-14

Bordeaux, 10/12/2018 – Départ J-14

Je pars en Chine

Je le sais depuis un an jour pour jour. Je pars en Chine, et ça fait un an que je saoule mes proches avec ça… Et voilà, ça arrive comme un mur* droit devant moi. Dans deux semaines.

 

Direction Ningbo

Ningbo, petite ville chinoise de la Côte Est, plus grande que l’agglomération parisienne, à une heure de Hangzhou et deux heures de Shanghai. Cinq mois, comme une parenthèse dans une année déjà un peu tracée. Je pars, je reviens et avec un peu de chance, tout sera pareil à mon retour. Sauf moi, à en croire mes amis.

Je vais en échange sur le campus chinois de l’Université de Nottingham. (Oui, en Chine, mais je n’ai pas été courageuse au point d’aller dans une université chinoise. Je ne parle pas un mot de chinois je vous rappelle.)

Et alors que ce blog dort depuis bientôt un an, j’ai décidé qu’il était grand temps de le réveiller avec mes nouvelles aventures. A très vite donc !


*mur, ou plutôt muraille en fait. (Ok, c’était nul.)
Mais stay tuned, le reste arrive vite.
Bisous à toi qui lit vraiment tout, jusqu’en bas.


Assassinats, kidnapping : la fois de trop pour les karanas de Madagascar

Ces journaux malgaches ont la même Une ces derniers jours : un jeune de 16 ans, élève en 1ère STMG s’est fait kidnapper à Antananarivo, alors qu’il attendait le bus scolaire. Les kidnappings de jeunes d’origine indienne sont devenus monnaie courante à Madagascar et ces dernières années, des dizaines de familles d’origine indienne ont subi un rapt, demandes de rançons, des meurtres, assassinats…

 

 

Cette fois, c’est la fois de trop

La plupart sont de nationalité malgache, certains sont français mais tous sont nés et vivent à Madagascar depuis quatre à cinq générations. Si cette toute petite minorité (0.10% de la population malgache) est si visible, c’est parce qu’elle représente à elle seule un tiers du PIB du pays. L’insécurité à Madagascar s’est accrue depuis les événements politiques de 2009 mais les communautés issues de l’immigration sont prises pour cible et régulièrement menacées.

Le meurtre d’un jeune en août dernier avait déjà suscité l’indignation mais cette semaine, des voix se font entendre. Deux assassinats la même semaine. Un kidnapping de plus. Et les langues se délient, la colère gronde. De plus en plus fort. Des magasins sont fermés, des manifestations sont organisées dans les lycées français de Madagascar (Antananarivo et Toamasina) pour dénoncer ce déferlement de violence et l’insécurité qui règne aujourd’hui à Madagascar.

Appels à la mobilisation

Les messages de soutien aux familles se multiplient sur les réseaux sociaux et une pétition est même lancée pour interpeller le Président de la République. L’auteur de la pétition, Fakrou Akbaraly , dénonce les crimes commis à l’encontre des populations d’origine étrangère – indienne mais aussi européenne.

Des faits similaires, nombreux, se sont déjà produits dans plusieurs grandes villes du pays :
– une jeune femme indienne a été abattue d’une balle par des voleurs à la tire à Tamatave
– des religieuses agressées sauvagement ainsi qu’une volontaire allemande ayant subi des sévices criminels dans la ville d’Antsirabe

Le jeune de 16 ans étant de nationalité française, la presse internationale dont le Figaro, s’est aussi emparée de l’affaire. Jean Hervé Fraslin, le vice-président du Conseil consulaire des Français de Madagascar et Administrateur de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) a lancé un appel fort à la mobilisation dans un statut Facebook posté il y a deux jours et relayé en masse sur les réseaux sociaux.

Pour l’instant, toujours aucune nouvelle du jeune kidnappé voilà deux jours… Affaire à suivre.

 



Parce qu’on n’est pas fait à la chaîne

J’ai l’impression qu’on a de plus en plus de mal à se sentir bien dans sa peau. Bien dans ses baskets (des Stan Smith, s’il-vous-plaît). Bien dans sa tête.

Je crois qu’on devrait ralentir

Faire toujours plus. Aller plus vite, être heureux plus longtemps, donner le meilleur de soi-même. Ne jamais pouvoir être fier de soi parce que quand c’est bien ça peut être mieux. Je crois que quand on a toujours été élevé dans l’optique d’être excellent, on en oublie parfois qu’on est avant tout humain. On oublie aujourd’hui trop souvent que le droit à l’erreur existe et que le devoir de pardonner, aux autres, mais surtout à soi-même, est primordial.

Se comparer et être comparé aux autres en permanence alors que rien ne justifie la comparaison : là est le problème des jeunes de la génération Facebook… Pourtant, chaque parcours est différent, non ?

Je crois qu’on a oublié de se faire confiance

On a oublié que plaire à tout le monde, ressembler a tout le monde n’a jamais été la solution. L’enfer c’est les autres quand ton bonheur dépend de leur consentement. Un tweet, une photo, un statut… Et on attend qu’on nous dise qu’on est bien, comme si les autres déterminaient comment tu devrais te sentir. La course aux likes, aux fans et à d’autres followers bat son plein… Les likes de ces gens, leurs réactions, approbation ou surtout leur indifférence fait la différence sur l’image que tu te fais de toi. Leur approbation, eux qui ne te connaissent pas, ces amis imaginaires qui ne peuvent pas comprendre la complexité de l’équation qui te tient en vie.

L’ère du partage est toxique parce que ta vie est publique. Tu deviens accessible. Et tout te touche, un avis, un mensonge, une carrière qui décolle qui n’est pas la tienne… On scrute, on espionne, on regarde, parce que c’est la nature humaine te dira l’autre. Sauf qu’avant, la nature humaine n’avait pas Facebook. Ni Instagram, ni tous ces réseaux qui font circuler l’information plus vite que la parole et qui font de toi un simple profil, sur une plateforme, sur internet.

Je crois qu’on a oublié une chose : nous sommes tous différents

On a les mêmes critères pour juger tout le monde, et on est fabriqués comme les voitures noires de Ford à l’époque. A la chaîne. Tout le monde collectionne les objets cool qui sont sur Instagram, tout le monde a cette déco blanche d’inspiration nordique qui sera déjà passée de mode dans six mois. Tout ce qui peut se vendre, se vend : culture, confiture, influence et dignité. On achète ces mêmes marques qui savent exactement où faire de la pub pour nous influencer. On a oublié d’exister parce qu’on se laisse aller, on se laisse guider par d’autres, et nous, fainéants que nous sommes, on se laisse faire.