Arva FAJELE ABASSE

Chez moi, c’est… Madagascar. C’est ma muse.

Le syndrome de la page blanche. C’est comme ça qu’on l’appelle ? Quand la muse nous quitte, que les mots ne fusent plus, quand le texte ne jaillit plus de l’esprit comme une évidence. Et là on attend, on attend que la flamme qui nous animait s’embrase à nouveau, que la force qui poussait nos doigts à caresser les touches d’un clavier nous revienne.

Moi ma muse, mon oxygène, c’est mon pays. Mon île, Madagascar.

  Comment vous dire, c’est bien Aznavour qui voulait qu’on l’emmène au pays des merveilles et qui chantait : ‘’ Il me semble que la misère serait moins pénible au soleil ‘’ ? Eh bien, je me dis que si on avait emmené Aznavour chez moi, il aurait été comblé.

Le soleil, on en a, mais croyez moi, la misère est tout aussi pénible, voire plus. Pourtant, la vie est douce. Comme les plumes colorées d’un bel oiseau. Il y a toujours quelqu’un avec qui partager deux ou trois anecdotes au détour d’une rue. Le sourire des enfants est un livre à lui tout seul. La couleur d’un manguier en fleurs raconte une jolie histoire.
Chez moi, la petite routine ennuyeuse n’existe pas, ni le stress permanent improductif des citadins pressés. Chez moi, c’est l’ôde au  » Mora mora  » (  » doucement doucement  » ).

Là-bas, on laisse le temps au temps. Et on vit l’instant. Carpe diem à notre manière.
Entre la beauté des paysages et la chaleur des gens, chez moi, c’est inspirant.

Assez pour en faire des centaines de bouquins et des milliers d’articles.


Ah, un blog ? N’est-ce pas un peu inutile ?

Imaginez-vous.

Vous passez un entretien pour une école de commerce. Des gens vraiment talentueux sont passés avant vous. C’est un concours. Chacun pour sa gueule, et Dieu pour soi.

Vous êtes stressé. Non, paniqué. C’est votre premier vrai entretien. Malgré toute la préparation, les faux projets ficelés au détail près, la tenue préparée dix mois plus tôt, l’assurance et la sérénité feintes, vous n’êtes pas tranquille. Personne ne sait ce que ces personnes sadiques assises en face de vous vous réservent.

Ils vous cuisinent un moment sur d’où vous venez, sur la différence absolument évidente entre une cathédrale et une basilique, sur ce que vous aimez faire…

Et là, ils vous sautent dessus :

– Ah oui, vous aimez écrire ? Qu’écrivez-vous en général ? Pensez-vous que vos écrits valent la peine d’être lus ? Ah, vous voulez créer un blog… Encore un. Franchement, n’est-ce pas un peu inutile ?

Vous vous décomposez. C’est votre corde sensible. Ce blog, c’est le rêve de votre vie. Votre passion, votre point fort. Ce sur quoi vous deviez insister, ce sur quoi vous deviez faire la différence.

Vous vous battez. Vous connaissez votre sujet : n’est-ce pas une façon admirable de partager ? Des millions de blogueurs dans le monde, publiant plus d’un million de billets par jour. Inutile ? Sérieusement ? Vous êtes excédé. Indigné. Pourquoi tant de mépris ?

 

   Cette situation, je l’ai connue. Et pour tout vous dire, je m’en suis remise. Sur le moment, l’envie de crier mon dégoût était pressante. Mais c’est passé. Après tout, ils n’ont jamais eu affaire à la génération virtuelle, eux. Ils se demandent tous les matins ce que la bonne vieille information sur papier va devenir.

C’était parti ce jour-là. Je créerai un blog génial. Mon blog. Ça résonnait dans ma tête. Cette idée mûrit et Mondoblog passait par là. C’est ainsi que Chups raconte ! naquit sous les yeux émerveillés de son auteur.

Ce blog n’a pas la prétention d’être éternel ni absolument intéressant pour tout le monde. C’est juste une tentative de partager le peu de chose que je découvre chaque jour dans le monde de folie dans lequel on vit…

 

Si quelqu’un vous dit un jour, que vos passions sont dénuées d’intérêt…

Restez polis, mais prouvez-leur le contraire.